Histoire

MONTERFIL est une commune bretonne, située à l'ouest du département d'Ille et Vilaine, adossée à la forêt de Brocéliande.

Étymologie

Il existe deux étymologies de Monterfil.

Étymologie des anciens

La tradition orale voudrait que MONTERFIL provienne de son relief « montagneux » TRES-MONTES-FILS = 3 montagnes ou monticules de file : ROVENY – ROCTAYS – MOVENAY

Étymologie historique

MONTERFIL vient du latin « MONASTERIUM » (Monastère) déformé en MOUSTER par la langue bretonne et de FILI, un saint Breton.

Ce « MOUSTER » a ensuite été déformé en « MONTER » par la langue romane. MONTERFIL provient donc d’une double déformation du latin, d’abord par le breton jusqu’aux environs du XII ème siècle, langue encore parlée dans le pays, puis ensuite par l’arrivée du Gallo (voir limites du parler Breton).

Origines

Aussi loin que nous pouvons remonter dans le temps, MONTERFIL était recouvert par la forêt de BROCELIANDE (Brécilien). La vie s’organisait dans les clairières, là où la végétation, du fait des affleurements rocheux, était moins dense.

Les premières traces de MONTERFIL apparaissent au VII ème siècle avec l’arrivée des évangélisateurs Bretons, Irlandais et Gallois. Sur les traces de ST MALO, d’autres évangélisateurs vont aller convertir ‘intérieur du Pays.

ST MAELMON alors évêque d’ALETH (ST SERVAN),ancien évêché de ST MALO, fonde un hôpital et une chapelle sur le territoire de MONTERFIL, et ceci avec les largesses du roi JUDICAEL, roi de Bretagne et de Domnonée (château de Boutavent). Cette chapelle était dédiée à Saint ETIENNE.

MONTERFIL sera rattaché au diocèse de ST MALO jusqu’en 1800, alors que Rennes n’est qu’à 25 km, preuve que l’évangélisation du pays a eu lieu à partir de ST MALO.

Au XII ème siècle, les chanoines réguliers de l’abbaye de MONTFORT fondent un prieuré à MONTERFIL.

Avant 1789

Une famille seigneuriale qui porte son nom : les sires de MONTERFIL jouèrent un certain rôle en Bretagne au XIVème et XVème siècle (voir Dom Morice, preuves de l’histoire de Bretagne). Le château de cette famille était sensiblement à l’emplacement du château du Logis actuellement. Ce château avait droit de haute justice.

Vers 1560, l’histoire nous apprend que sous le règne de François II et de Charles IX, la fureur des Calvinistes éclata en rébellion ouverte. Les hérétiques s’étaient répandus dans toute la France et allumèrent partout une guerre civile. Dans leurs incursions, ils dévastaient et brûlaient les églises dont la première église de MONTERFIL (ST Etienne). Les registres paroissiaux de MONTERFIL et des communes environnantes ayant été portés au château de Comper pour y être brûlés, il est certain qu’on ne trouve aucun registre antérieur à 1588 dans toutes ces paroisses. Non seulement les églises, mais les prêtres, les religieux, les religieuses, rien n’échappait à la fureur de ces « impies ».

Nous avons dans cette paroisse de MONTERFIL des preuves de la cruauté des calvinistes qu’on appelait ici comme ailleurs « HUGUENOTS ». Près du village de LA CLOPINAIS et devant celui de ST AHAN est un endroit nommé « LA FOSSE AUX DAMES » où ces impies massacrèrent et enterrèrent deux religieuses de ST GEORGES (Palais ST GEORGES à Rennes) qui faisaient demeure au presbytère près de la chapelle de ce village.

1570, un descendant des Sires de MONTERFIL, JEHAN DE LA VILLEHUÉ s’en va guerroyer dans le midi de la France contre les HUGUENOTS. Or il arriva que se trouvant dans les environs de CAHORS, capitale du QUERCY, le vaillant et pieux gentilhomme tomba dans une embuscade où il devait périr avec tous les siens. Le guerrier dans la vivacité de sa loi bretonne, implora la protection de ST Genulphe (ST GENOU) ancien évêque de CAHORS au III ème siècle « qui était en grande vénération dans ces contrées ». Il fit voeux de lui bâtir une église s’il obtient la vie sauve pour lui et pour ses hommes. (Vitrail sud de l’église actuelle, au dessus de l’orgue)

Sorti vainqueur du combat et de retour sur ses terres, le seigneur de MONTERFIL se mit en mesure d’accomplir son voeu, une église. Il voulut que ST GENOU fut le premier patron de cette église qui se trouve achevée en 1576, à l’emplacement de la chapelle primitive (près de la fontaine et chapelle ST GENOU actuelles).

JEHAN DE LA VILLEHUÉ fit également creuser un fossé appelé « FOSSE ST GENOU ». Au XVIème  siècle, ce fossé délimitait l’ancien fief seigneurial de MONTERFIL. Des tronçons étaient encore visibles entre le BURON et la LOIE avant le remembrement (limite MONTERFIL-IFFENDIC).

Révolution

En 1789, les combats entre « Chouans » et républicains se répandent dans notre région. MONTERFIL n’est pas épargné, comme en témoignent les recensements de la population au début et à la fin de la révolution. C’est à cette époque de la révolution française que remonte le surnom de « CHOUANS » donné aux habitants de Monterfil et encore tenace à la fin du XX ème siècle.

Toujours d’après la tradition orale (Père Paul Bougeard de la Bétangeais) un cimetière aurait été ouvert à ces moments afin de recevoir les nombreuses victimes des combats locaux, le cimetière paroissial situé à l’emplacement du Sacré Coeur actuel s’avérant trop petit. Ce cimetière « CHOUAN » se situerait à gauche de la route de la Bétangeais en direction du Chêne à environ 300m de la Bétangeais. Avant le remembrement (1964) un carré de 20 m de côté était taluté sur trois de ses côtés et figurait sur les cadastres de la commune. Il reste actuellement quelques châtaigniers à cet emplacement.

L’abbé DELORME, curé de MONTERFIL, prêtre réfractaire à la révolution doit fuir la paroisse. Il se réfugie à JERSEY, il emmène avec lui les archives paroissiales en date depuis 1588, il va les déchiffrer et les traduire en français moderne. Toutes les naissances seront classées par ordre alphabétique. Ce document est conservé aux archives départementales d’Ille et Vilaine.

Jusqu’à cette époque, MONTERFIL ne possédait aucune voie de communication. Seuls le chemins creux, souvent impraticables six mois de l’année, servaient de desserte aux habitants. Dans ces conditions, les habitants de la commune vivaient en autarcie et les échanges se limitaient aux communes voisines de TREFFENDEL, SAINT-PERAN et à la côtière d’IFFENDIC.

Monterfil en 1822

857 habitants cette année-là, non compris les habitants du château du Logis, famille De la Bintinaye

54 villages ou hameaux, 270 constructions.
Trois moulins à eau : Ménilou-Bonnais, Le Lieu D’Abas et La Vallée de l’Arche.

Surface de la commune 1694 ha, répartie comme suit :
labour 897 ha , prairies 160 ha , bois 32 ha, vergers et jardins 25 ha, landes et incultes 480 ha, étang 3 ha, délaissées 91 ha.

En 1868 un recensement établit une liste de 95 infirmes et indigents dont 5 mendiants et 90 « pauvres honteux » . Terme employé pour designer les personnes bénéficiant de l’assistance d’un médecin gratuitement.

Histoire de la modernité de Monterfil

Il ne s’agit pas ici de retracer dans le détail les transformations qui ont marqué l’évolution de notre commune. Elles ont amélioré la vie des habitants de Monterfil très progressivement. Rappelons simplement les dates importantes qui ont jalonné le 19 ème et le 20 ème siècle.

Se reportant aux années 1830, Monterfil est vierge de toute modernité : pas de voie de communication, en clair  aucune route, pas d’école, pas d’électricité encore moins de téléphone; pas d’eau au robinet; et ne parlons pas des salles et terrains de sports ou salle multifonction car ceci est un luxe pour gens fortunés c’est à dire la noblesse et les bourgeois. La seule chose que l’on peut remarquer est un changement de mentalité. Elle voit le jour avec les années qui suivent la révolution. D ‘abord la naissance des communes (1789) sur les limites des paroisses. L’instauration des conseils municipaux prend peu à peu ses marques par rapport au « Conseil de Fabrique ». Ce dernier est composé de 3 ordres : la noblesse, le clergé et les représentants des paroissiens qui eux, sont souvent soumis aux deux premiers. Cette entité disparaît en 1905 avec les lois de séparation de l’église et de l’état. Les documents d’époque l’attestent. L’apparition de nouvelles élites s’affirme au fil des années, tout en gardant le positif de la révolution, c’est à dire améliorer les conditions de vie du peuple. Parallèlement la noblesse perd de son influence et quelques fois se ruine mais de nouveaux riches apparaissent. L’industrialisation et le commerce deviennent florissants. Monterfil en est un exemple avec la famille Oberthür , elle fait fortune dans l’imprimerie et la fabrique de brosses. Elle est très influente sur la commune pendant plus d’un siècle.

Regardons de plus près les moments importants de cette période qui ont marqué la vie de notre commune.

Une école de garçons

La première réalisation connue est une école pour garçons. Elle est décidée en Conseil municipal le 8 février 1836. Achat de terrain et construction durent près de 3 ans. Le 18 décembre 1838, Mathurin Cholet maire, réunit son Conseil afin de constater que le bâtiment construit peut accueillir les enfants. Un instituteur pour cette école primaire est proposé par l’Académie, suivi par un avis favorable émis par le Conseil. La maison d’école communale ouvre dès les semaines suivantes dans une partie du bâtiment, l’autre partie étant affectée à la mairie, appelée aussi « Maison commune », la mairie actuelle.

Au cours de son histoire elle subit plusieurs évolutions et péripéties. En 1897 l ‘école devient, avec les lois Jules Ferry (1880), une « école publique et laïque ».

Le Conseil présidé par Emmanuel Soufflet, adjoint, réuni en l’absence du maire Charles Oberthür (en désaccord avec son conseil), constate que l’école est devenue trop exigu (80 élèves) et sur injonction du Sous-préfet de Montfort, un nouveau bâtiment doit être construit : celui que nous connaissons encore aujourd’hui. Il peut accueillir deux classes. Il est inauguré en 1904 et devient mixte en 1935.

Au cours des 60 premières années du 20ème siècle la population diminue constamment. En 1963, faute d’effectif suffisant, l’école ferme. A partir 1970 la création d’un important lotissement (Roctays, Bétangeais, Closel) de nouveaux habitants arrivent. En 1976 l’école rouvre ses portes. D’autres lotissements suivent. Le nombre d’enfants augmente constamment et les méthodes d’enseignement évoluent. Les besoins en nouveaux locaux deviennent une nécessité absolue. La municipalité, présidée par Pierre Paviot, maire (1983-1995), construit une maternelle au sud du bâtiment, dans l’ancien jardin de l’instituteur. L’ouverture est effective en 1990. Plus tard, sous la municipalité du maire Georges Duvivier (1995-2007), l’ensemble du bâtiment principal est transformé et agrandi au nord. De nouvelles classes ouvrent leurs portes ainsi que la construction d’un nouveau préau. Le tout est inauguré en 2003.

Le proverbe dit : l’école rend intelligent, un homme instruit en vaut deux.

Une école pour les filles

Cela peut paraître incompréhensible de nos jours, mais il a fallu 26 ans pour voir l’ouverture d’une école pour filles ! Voici son histoire :

En 1859 l ‘abbé Jean-Baptiste Ronselin recteur de la paroisse dut être très persuasif auprès de la communauté des religieuses de St Gildas des Bois (44) afin de pouvoir construire et conduire une école de fille sur la commune. Le terrain est vendu par François Delourme, curé de Bréal, pour le franc symbolique. La transaction et la construction (la cantine aujourd’hui) durent 5 ans. L’école ouvre ses portes en 1864. Deux religieuses y sont affectées pour l’enseignement. Deux ans plus tard on leur adjoint une soeur infirmière (une demande de la municipalité).

Malgré les lois de séparation de l’église et de l’état (1905) : clergé, population et municipalité défendent avec vigueur leur école de filles. Elle accueille suivant les années 70 à 80 élèves.

En 1964 une fête est organisée pour le centenaire.

1970, les soeurs nous quittent. Une page de notre histoire se tourne.

Le départ des religieuses n’entraîne pas la fermeture de l’école mais nous assistons à une évolution du personnel éducatif, il est laïc, tout en gardant son caractère catholique.

Rappelons encore quelques dates :

1935  : Ouverture d’une école privée de garçons (dans un bâtiment construit avant la guerre 14-18). Ce sera l’époque du vicaire instituteur avec un adjoint laïc.

1970  : Les deux écoles fusionnent, un couple de laïc prend la direction.

1987  : Le bâtiment des soeurs, devient cantine municipale. L’école privée s’installe définitivement dans l’école des garçons. Elle est agrandie pour accueillir de nouvelles classes, par l’aménagement de l’ancien patronage.

1973  : Ouverture d’une maternelle par l’adjonction d’un bâtiment préfabriqué d’occasion, au nord de l’école.

1994  : Remplacement par un préfabriqué plus moderne, extension en 2009 d’une salle de repos.

2009  : Nomination solennelle pour cette école : « St Gildas » sera désormais son nom en souvenir des religieuses

Finit le temps où on disait : pas besoin d’aller à l’école pour savoir torcher les gosses et tirer les vaches !

Une nouvelle église

La construction de la nouvelle église (1857-1864) est édifiée sous la municipalité du maire Julien Duault (1855-1871), le recteur en place étant l’Abbé Ronselin.

Le financement se fait par souscription pour ceux qui le peuvent. L’industriel François-Charles Oberthür, adjoint au maire (1864-1871), est un donateur important. Elle n’est pourvue d’un clocher qu’en 1877 suite à une subvention du conseil général, du ministère des cultes, de généreux donateurs et pour la durée de la construction une participation active de la population (architecte : Henri Mellé).

L’église est alors un bien de la Fabrique, devenue propriété de la commune en 1905

Monsieur le Recteur peut dire haut et fort en chaire à la messe le dimanche : « Vous mourrez tous mes frères, moi aussi peut être ! ». Mais un irascible paroissien lui crie alors tout aussi fort : «  T’en a assez dit Frotin pour à net, gardenant pour dimanche ». (Tu en as assez dit pour aujourd’hui, gardes en pour dimanche).

Les voies de communication

Au début du 19 ème siècle, les moyens de communications communales et intercommunales sont toujours ancestraux, c’est-à-dire des chemins creux, étroits et cahoteux.

Depuis la Révolution la commune en est propriétaire. Ils sont estimés à plus de 170 km de longueur et sont entretenus par les habitants, travail imposé, à raison de deux journées de travail par an pour un chef de famille. Si ces derniers sont propriétaires d’un cheval, ils doivent fournir deux jours avec charrette pour le convoyage de la pierre. Les travaux sont assurés par un agent voyer, ancêtre de la DDE. Les chemins intercommunaux ont droit à une attention particulière. Il n’est pas interdit de penser que toute personnalité importante visitant la commune, civile ou religieuse, se doit d’en garder une bonne image !

En 1840 la commune est vierge de toute route que nous connaissons aujourd’hui.

Chaque construction de route mobilise le Conseil municipal, les habitants de la commune, les entreprises, l’administration et son agent voyer. Les moyens mis en ouvre se réduisent au simple emploi de la pelle et de la pioche, de la masse et du burin, de charrettes et des chevaux. Heureux les hommes forts et courageux !

Rejoindre la voie royale

Première route à retenir l’attention du Conseil municipal est celle du désenclavement de la commune. Elle rejoint la Voie Royale (RN24).

En 1842 le Conseil décide la construction d’un pont sur le ruisseau « le Serein », à la hauteur du Moulineux. Ceci en vu d’y construire une route. Les habitants se plaignent que lors des crus du Serein, sa traversée est difficile et donc l’accès aux diligences de la Voie Royale.

21 ans sont nécessaires à la réalisation de cette route ! Il faut préciser qu’elle traverse deux communes extérieures et leurs responsables se font tirer l’oreille pour prendre leur part.

Enfin en 1863, marquant la fin des travaux, les habitants apprécient la réalisation. (Route des Rochelles, D40 actuelle).

Voie de grande communication N° 27 : Guémené – Dinan

En 1848 la commune est informée par la Préfecture d’un projet d’une voie à grande communication, venant de Treffendel, traversant Monterfil et se dirigeant vers Iffendic.

Sa réalisation dure plus de 22 ans ! Au moins 3 trajets sont proposés. D’âpres discussions s’engagent entre municipalité, riverains et administration. Finalement la traversée du bourg s’impose. Le plus gros problème reste la Côte St Genou  : 12% de pente en moyenne ! Finalement cette solution l’emporte mais après 10 ans d’utilisation et beaucoup de plaintes à cause de sa dangerosité et malgré les protestations des commerçants, la municipalité accepte le contournement par les Vallées. Aujourd’hui route nommée D63.

Fin du 19 ème siècle : 3 routes en chantier

Route de Monterfil, Le Verger et Talensac (1867-1896), CD 240.

Route de St Péran (1867-1887), D40

Route de Montfort par la Meule (1876-1894), CD 363.

Pour les deux premières, trois tracés sont étudiés. Emaillés d’interminables discutions et pétitions qui engagent les riverains et les commerçants du bourg, pour finalement aboutir aux tracés que nous connaissons.

La route de la Meule est plus compliquée. Elle concerne trois communes : Montfort Talensac et Iffendic. Les relations entre Monterfil et Iffendic ne sont pas au beau fixe pour des raisons de frontière. Ceci n’arrange pas la situation. Iffendic argumente en précisant que : « l’on traverse un terrain montagneux ».

Ajoutons une quatrième route : l’accès au petit train régional, le taco, dont l’arrêt le plus proche se situe à la Poulnais en St Thurial (1898-1910).

Deux villages se disputent le tracé : Painvoisin et l’Hôtel-David. Finalement le passage par les Vaux l’emporte. L’Hôtel-David, desservie par un mauvais chemin, reste encore à 350 m de la route. Painvoisin attendra 45 ans une sortie honorable !

Les monterfilois prennent afin le taco avec les pieds propres !

En 1910 Monterfil accède à toutes les communes limitrophes par route. Reste encore beaucoup villages à désenclaver. Ils doivent encore composer avec des chemins si peu carrossables et attendre 45 à 65 ans pour une sortie digne de ce nom. Heureux ceux dont la route passe à proximité !

Après la Deuxième Guerre Mondiale (39-45), les prisonniers de guerre Allemands sont mobilisés à l’élaboration des sorties de villages. Par la suite, arrivent les premières entreprises équipées de bulldozer d’origine américaine et de camions de transport. Finalement le remembrement (1959-1967) met en place un réseau de chemins ruraux qui relie tous les villages à la route la plus proche.

La disparition des vieux chemins avait réjouis les utilisateurs de l’époque mais rend nostalgique les randonneurs et vététistes aujourd’hui.

Mais pour le chartie, pus de nid’poule pour renverse la charté de foin !

La première ligne téléphonique

Lors d’une réunion du Conseil municipal, le 17 mars 1907, le maire Louis-Gabriel Oberthür donne lecture d’une lettre du Préfet, favorable à la construction d’une ligne téléphonique desservant Monterfil. La municipalité répond qu’elle n’en voit pas l’utilité étant donner le peu de commerce sur la commune.

Avril 1909, nouvelle lettre du Préfet, mais cette fois le Conseil donne un avis favorable. Afin de ne pas grever les finances de la commune, il ouvre une souscription auprès des commerçants et de ceux qui le peuvent. La cabine est placée chez la famille Guyomard artisan et café (ensuite famille Angot puis Mury). Elle en assure la gérance, la commune prenant les frais de maintenance et de traitement du gérant. En 1960 seules six familles sont équipées. En 1980, pratiquement tout le monde a le téléphone.

C’est le vaïsin qui va ête benaise, plus besion d’enfourche le vélo pour appele le medcine vache !

L’électricité dans le bourg

Le 18 novembre 1923, le Conseil Général, en accord avec le Préfet, lance un vaste programme d’électrification.

Le 26 décembre 1926, le Conseil décide de se mettre en conformité et adhère au syndicat d’électrification. Dans un premier temps seul le bourg est électrifié. Pour la campagne, le coût est jugé trop élevé.

Après la guerre 39-45, chacun espère voir la fée électricité entrer chez lui. En septembre 1948, le Conseil municipal entérine l’électrification totale de la commune, répartit en 6 postes. Le premier construit l’est en 1949 et le dernier en 1955.

Finit la lampe à pétrole ou la bougie pour apprendre ses leçons et passer les longues veillées d’hiver.

L'adduction d'eau

A issue des élections d’après la guerre, en 1945, le Conseil municipal avec à sa tête comme maire, Pierre Leborgne (1945-1965), se montre très actif et veut combler le retard pris par la commune.

Juillet 1955, le maire fait part au Conseil que l’électrification touche à sa fin et qu’il serait bon d’entreprendre des études préliminaires en vue de l’adduction d’eau sur la commune.

25 avril 1957, le ministère de l’agriculture donne son agrément en donnant des subventions incitatives.

Juin 1957, le maire explique à ses conseillers qu’en raison de la nature du sol l’alimentation en eau potable sera particulièrement difficile. Un syndicat intercommunal avec le Verger est constitué.

En vue de l’alimentation en eau potable des 2 communes, un captage de l’eau est prévu à la source de la Boissière en Monterfil.

Début des travaux en 1959.

L’eau arrive au robinet dans le bourg en décembre 1963.

En 1970 sous la municipalité, avec comme maire Pierre Lefeuvre (1965-1977), le syndicat adhère à celui de Plélan-Paimpont. L’ensemble des habitants est relié au réseau d’eau potable.

Finit d’ale cris de l’ève dans le pu du haût du chmine !

Activités commerciales et artisanales en 1900

Le bourg de Monterfil, au début du 20 ème siècle, est pourvu d’une activité artisanale importante. Certains emploient même du personnel. D’autres travaillent seuls, voir sans atelier, exerçant leur métier à domicile. Même chose pour les commerces, certains exercent plusieurs activités, madame assure son commerce à domicile pendant que monsieur se déplace pour exercer son métier. Le temps d’activité d’un commerce ou artisanale varie beaucoup.

Pas moins de 25 familles vivent d’activités et métiers divers.

Voici une liste transmise grâce à la mémoire des anciens et les archives communales.

En bas du bourg nous trouvons :
1 café-quincailler-forgeron-mécanique agricole-distributeur d’essence.

Rue du Vieux-Bourg :
– Couvreur-zingueur – Charron – Couturière — Cordonnier-couturière

Côte Saint Genou, n° de rue (.) :
1 Café-boucherie (12) – Café-quincaillerie (9) – couvreur-zingueur (8) – Cordonnier (6) – Café-boulangerie (7) – Produit du sol et ferme (5) – Café-épicerie-quincaillerie (2) – Tissus-épicerie (3 et 1).

Rue du Presbytère :
Café-restaurant-hôtel, ensuite marchand de cochons (4).

Rue de la Vieille Forge  :
Bourrelier-tissus (1) – Menuisier (3) – Menuisier (9) – Charpentier-sieur de long-café-téléphone (5 et 7) – Forgeron (11).

Place de l’Eglise :
Café-charron (4) – Café-épicerie (3) – Menuiserie-quincaillerie (1) – Café-maçon (2).

Rue de la Mairie :
Tissus-couture (8) – Buraliste-journaux (7).

Allée du Patis :
Tisserand-café ( Au Dernier Sous !) (2).

Les Vallées :
Menuiserie-tissus-couture.

Bel Air :
Charron-charpentier.

Nous trouvons en campagne des tâcherons : cerclier-tonnelier, maçon, couvreur en chaume (paille de seigle).

Signalons le grand moulin de l’Etunel, construit 1839. Les 3 moulins à eau disparuent au 19ème siècle. Ainsi que la carrière des Rochelles employant une quinzaine d’ouvriers (fermée vers 1970).

Il y a plus de 100 ans, ainsi allait la vie des monterfilois

Merci aux contributeurs de cette page :

Robert LEFEUVRE

et

Alexandre et Edmond BOUCARD, « Monterfil, ses habitants, sa mémoire »
ISBN 2 9519705-0-1

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